11 février 2009

Arrête de perdre ton temps

«L’homme blanc a inventé un objet qui compte le temps ; depuis il court sans cesse derrière…» racontait il y a près d’un siècle un chef d’une tribu dans les îles Samoa(1). À force de courir après le temps, ne risquons nous pas de nous égarer? Alors que le billet précédent traitait des rapports au temps de la société, celui-ci se situe plus au niveau de l’individu, encore que les deux soient liés.


Toujours occupé, toujours débordé, nous n’avons jamais le temps de faire les choses. Avoir le temps? Étrange expression puisqu’il s’agit de quelque chose d’insaisissable. Finalement, c’est quoi le temps ? Bonne question. À priori idiote mais ô combien compliquée. Jetez un coup d’œil sur wikipédia pour voir l’étendue des théories et définitions sur le temps. Philosophie, physique mais aussi psychologie et psychanalyse. Tous s’y sont collés. Les différentes cultures et religions ne sont pas en reste avec leurs interprétations du temps.

Le temps constitue bien une des grandes préoccupations de l’être humain. Et il semble en souffrir. Le temps le stresse et il s’en plaint tout le… temps. Regarder simplement des expressions de notre langage :
  • Le temps me manque.
  • Laisse-moi encore du temps.
  • Je n’ai pas le temps.
  • Tu m’as volé mon temps.
  • J’ai perdu mon temps.
Ces expressions, qui montrent bien l’importance du temps dans nos sociétés, ne sont pas les seules marques. Le temps tourne à l’obsession lorsqu’on voit les rites qui en découlent. L’homme compte tout, divise tout et fait une fête lorsqu’un certain temps s’est écoulé (anniversaires, etc.). À force de fêter un temps passé et de se préoccuper pour un temps à venir, l’être humain passe à côté de son présent. Comment arrêter de courir après le temps et «vivre le moment présent»? Ne pas risquer de mourir sans avoir vécu.

Insaisissable, le temps continuera encore longtemps de nous préoccuper. Je terminerai ce billet (mais pas ce sujet qui est assez vaste pour remplir une série d’ouvrages) sur une petit description du temps du même auteur que celle citée au début: «Le temps est calme et paisible, il aime le repos et il aime s’étendre de tout son long sur la natte. L'homme blanc n'a pas reconnu le temps, il ne le comprend pas et c'est pour cela qu'il le maltraite avec ses coutumes de barbare.»(1)

Phyle

(1) Les citations du livre Le Papalagui d'Erich Scheurmann.

9 février 2009

La crise du temps

L’homme est en crise dans son rapport au temps. Après avoir longtemps regardé vers l’arrière, puis s’être tourné vers l’avant, le voilà oppressé par un présent qu’il ne maitrise pas et dont il ne semble plus pouvoir s’échapper.


Par rapport au temps, entendez régime d’historicité, c'est-à-dire le rapport au temps dans lequel une société vit (il sera ici question que de nos sociétés occidentales), comme le développe François Hartog. La société évolue et son rapport au temps avec. Les Lumières regardaient vers le passé alors que la révolution industrielle se tourna vers le futur, pensant que le progrès amènerait la prospérité. Dans le XXe siècle, ce nouveau rapport au temps rencontra des doutes et se retrouva en crise.

On s’est aperçu que le progrès n’était pas toujours, ou seulement, positif et qu’il fallait se soucier «au présent de l’avenir». L’écologie en est l’exemple le plus frappant mais il y en aurait bien d’autres à citer. On n’est plus assuré par le passé, ni par le futur. Hartog et d’autres appellent notre nouveau rapport au temps le présentisme.

Ce terme prend toute son importance quand on regarde de plus près notre société. Nous sommes assaillis par le présent! L’importance, l’omniprésence et l’instantanéité des médias créent des flux auxquels on ne peut échapper. Nous étouffons! Faut-il en sortir? Pas sûr que cela soit possible ni que cela soit la bonne solution.

Il ne faut cependant pas y étouffer ni s’y laisser soumis. Comment? En donnant de l’épaisseur à notre présent sans être dominé par les flux, sans courir vers le passé et n’attendant pas passivement un futur meilleur.

Phyle

7 février 2009

Playing For Change

En reprenant la célèbre chanson "Stand by me" avec des musiciens de rue du monde entier,
le mouvement "Playing For Change" a créé un véritable joyau. Loin des questions philosophiques vous me direz? Pas tant que ça... Écoutez d'abord.



Playing For Change essaie d'aider les musiciens dans le besoin et leur famille. Ils ont notamment construit des écoles de musique en Afrique du Sud, Inde et au Népal.

En attendant la révolution musicale, en voici une autre.



Phyle

5 février 2009

Blog en construction...

Le blog subit quelques désagréments puisqu'il est actuellement en construction. J'espère que tout sera rapidement sur pied.

Phyle

4 février 2009

Dit maman, c'est quoi le Bonheur?

Tout le monde le recherche mais il n'est pareil pour personne: le bonheur. Sacré farceur qu'est le bonheur. Bien souvent, on se rend compte qu'on l'avait trouvé lorsqu'on le perd. Question fascinante qui touche tout être humain, du grand philosophe à monsieur tout le monde.

La recherche du bonheur était la question fondamentale des sectes philosophiques de l'Antiquité (n'entendez pas "secte" au sens actuel du terme mais plutôt comme "mouvement" philosophique). Les épicuriens, les stoïciens, les sceptiques ou encore les cyniques (sectes qui ont toutes laissés une marque dans notre vocabulaire actuel) ont tenté de définir le bonheur et de trouver un moyen de l'atteindre. 2500 ans plus tard, on cherche encore...

Les philosophes n'ont pas été les seuls dans cette recherche du bonheur. Chaque être humain le recherche. C'est pourquoi, lorsque vous demandez à différentes personnes une définition du bonheur, vous obtiendrez autant de réponse que de personnes interrogées.

Cette question du bonheur, tellement centrale à l'être humain, a la particularité d'avoir été traitée par des branches très différentes. Par exemple, c'est un thème très présent dans la littérature. L'un des plus beaux essais reste certainement celui de Voltaire lorsqu'il écrit Candide dans le meilleur des mondes.

Les religions ne sont pas en reste, loin de là. Les bouddhistes recherche le bonheur par la méditation (sujet qui sera développé dans un prochain billet). Les autres religions s'y sont aussi livrée, de différentes manières, tout comme les "mouvements spirituels".

Et pour vous, c'est quoi le bonheur?

Phyle

3 février 2009

Entre croyances et vérités

Que cela soit dans le domaine philosophique ou spirituel, il est souvent difficile, voire impossible, d’établir des vérités incontestables. René Descartes avait d’ailleurs eu l’idée de repartir complètement de zéro, sa première réflexion ayant porté sur son existence même. De là était sorti le célèbre « Cogito ergo sum » (je pense donc je suis). À l’opposé des philosophes, toujours à la recherche de grandes vérités, je me suis demandé l’importance de ces vérités et si les croyances n’étaient pas plus essentielles.

Mon idée est que les croyances nous affectent plus que les vérités. Entendez « croyances » au sens large, pas seulement sur un plan religieux ou spirituel. Par exemple, imaginez qu’on annonce à quelqu’un qu’un de ses proches est décédé, alors qu’en vérité il ne l’est pas. Le fait qu’en vérité son ami est toujours vivant ne diminuera pas sa peine qui sera la même que s’il était réellement décédé, s'il pense que son ami est décédé.

Je pense que les croyances importent plus que la vérité même, et cela à n’importe quel « niveau ». Croire en Dieu permettra à certaines personnes de trouver une paix intérieure, qui elle est bien vrai, que Dieu existe ou non. Et cela dépasse même l’esprit, le psychique. Le corps est certainement aussi touché par nos croyances. Les bouddhistes croient en l’influence de l’esprit sur le corps, entre autres, par la méditation. J’avais d’ailleurs lu une histoire amusante d’un maître bouddhiste en fin de vie qui donnait le tournis à ses médecins, son cancer jouant à cache-cache suite à des méditations.

Mais les bouddhistes ne sont pas les seuls. Des médecins ont aussi, en quelques sortes, développé la même idée. « L’effet placebo » est utilisé en médecine lors de certains cas, et pourtant les effets d’un tel traitement ne reposent que sur la croyance du patient à avoir un bon traitement. D’autres vont encore plus loin.

Dans un domaine certainement beaucoup plus spirituel que la médecine moderne, certaines personnes croient en le pouvoir de l’intention. Croire en quelque chose, de tout son être, permettrait à ce qu’elle se réalise. Cela dépasse largement les interactions entre croyances et psychique et corps, exposées ci-dessus. Pourquoi pas ? Difficile d’y croire, mais même si c’est faux, y croire pourrait avoir des effets bénéfiques pour le corps et l’esprit.

Phyle

2 février 2009

La religion: entre émerveillements et déceptions

À la recherche de réponses sur l’homme, le monde et l’univers, j’ai assez vite perçu les limites de la physique classique. Mon premier réflexe a alors été, presque naturellement, de me tourner vers la religion (ou les religions). Entre émerveillements et déceptions…

Derrière les croyances, parfois farfelues, j’y ai vite découvert de magnifiques richesses (littéraires et spirituelles) ainsi que des systèmes éthiques et moraux très intéressants. Dans les différentes religions, on retrouve des valeurs, souvent semblables comme par exemple le partage. Des similitudes à se demander comment autant de conflits ont pu avoir (ont toujours) une base religieuse.

D’un autre côté, on y trouve aussi une grande rigidité, une fermeture d’esprit, spécialement dans les religions monothéistes. Leur Dieu est l’unique dieu qui existe, le reste n’est que mensonge. Le premier des cinq piliers de l’Islam est très clair : « Nul autre que Dieu ne peut être adoré et Mouhammad est le prophète de Dieu ». Dans des mots un peu différents (et avec d’autres prophètes), le principe reste exactement le même dans les religions judéo-chrétiennes.

Ci-dessous, je vous ai retranscrit une parabole (1) qui, selon moi, expose bien à la fois le bienfait de systèmes éthiques et la dangerosité de leur rigidité.

« Il y a fort longtemps, dans une région désertique, les arbres étaient rares et les fruits poussaient avec difficulté. Un homme qui se croyait « prophète » transmit un ordre venant, disait-il, de Dieu. « Voici mon commandement pour tous : personne ne mangera plus d’un fruit par jour. Que ce soit écrit dans le Saint Livre. Quiconque transgressera cette Loi sera coupable d’une faute grave envers Dieu et envers l’humanité. » Or, pour l’époque et le bien de la communauté d’alors, c’était le bon sens même. La Loi fut observée avec fidélité pendant des siècles, jusqu’au jour où les scientifiques découvrirent un moyen de transformer le désert en terre arable. Le pays devint riche en arbres fruitiers capables d’une productivité extraordinaire. Mais à cause de la Loi, scrupuleusement observée par les autorités religieuses et même civiles du pays, les arbres ployaient sous le poids des fruits non cueillis. « Un fruit par jour », était-il écrit. Quiconque dénonçait le péché contre l’humanité qui consistait à laisser pourrir tant de fruits était qualifié de blasphémateur. On disait de ces gens qui osaient mettre en doute la valeur et l’actualité de la Parole de Dieu qu’ils étaient guidés par une raison orgueilleuse et qu’ils étaient incapables de foi et de soumission, qui seules ouvrent l’esprit à la Vérité suprême. Comme le soi-disant « prophète » était mort depuis longtemps, personne ne pouvait l’interroger pour savoir si la Loi était encore valable alors que les circonstances avaient tellement changé. C’est pourquoi les autorités religieuses continuèrent d’exiger que la Loi « divine » soit appliquée. Au fil des années, de plus en plus de personnes se moquèrent de la Loi, de Dieu et de la religion. D’autres enfreignirent le commandement en secret, toujours avec mauvaise conscience. Quant aux « fidèles » qui s’en tenaient rigoureusement à la Loi, ils étaient persuadés d’être meilleurs que les autres, alors même qu’ils pratiquaient une coutume insensée et dépassée qu’ils n’avaient pas le courage d’abandonner. »

Cette parabole, qui encourage certainement à l’athéisme, permet de réfléchir sur la rigidité de nos religions et de remettre en question certaines de nos pratiques actuelles. Elle passe cependant à côté des richesses spirituelles que recèlent les religions, richesses qui seront reprises dans de prochains billets.

(1) La parabole est extraite du livre Le roi, le sage et le bouffon de Shafique Keshavjee.

Phyle

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Entre métaphysique, philosophie, spiritualité et un peu de moi. ©Template Nice Blue. Modified by Indian Monsters. Original created by http://ourblogtemplates.com

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